jeudi 28 janvier 2010

Vive le soleil niçois !

Quelques nouvelles rapides.

Notre Karine préférée a accouché d'une petite fille. Hourra !
Lambeaux au Studio bouleverse toujours les spectateurs. Vive Charles Juliet.
La création de La Métamorphose dans la grande salle est une réussite.

Notre Malade imaginaire provoque le délire tous les soirs au Théâtre National de Nice devant mille personnes. A propos de Nice, il fait très beau, du soleil. 13 °. Le soleil est vraiment reposant. La mer est belle et bleue.

La saison prochaine est quasiment décidée. Hier, Sami Frey était en visite chez nous à La Croix-Rousse. Sans aucun doute, il devrait être sur notre scène à la rentrée. Génial !

Avant mon départ pour Nice, très longue séance de travail avec les délégués du personnel. Animer une maison aussi lourde et active, gérer des parcours personnels, trouver le juste milieu entre les souhaits de chacun et l'équilibre budgétaire de la maison : pas simple mais passionnant.

Mes filles sont très perturbées et inquiètes de mon absence. Elles sont dans un état "d'amour" très émouvant. « L'amour de l'amour : une valeur à laquelle on ne saurait porter atteinte sans blasphémer. » Musset avait bien raison le bougre. A propos, On ne badine pas avec l'amour revient dans 10 jours sur la scène de La Croix-Rousse. Arriverai-je un jour à abandonner ce spectacle? La question est posée.

Romane Bohringer arrive elle aussi chez nous dans quelques semaines avec Feydeau. Eu plusieurs conversations téléphonique avec elle. C'est vraiment une fille magnifique et fraternelle. Elle est une maman comblée depuis quelques mois.

Décidément toutes ces nouvelles, même si elles sont rapides, donnent confiance. Vive le soleil niçois !

Philippe Faure

jeudi 21 janvier 2010

D'Argan à Haïti

La vie a de ces confrontations parfois quasi ingérables.

Je m'explique : au moment où triomphe Le Malade imaginaire à la Maison de la Danse et où je me livre sensuellement dans le personnage d'Argan, surgit le drame d'Haïti. Or, je dois à la vérité de dire, qu'il y a cinq ans, nous avons adopté une petite fille haïtienne au doux nom de Marline. Elle vivait dans un orphelinat, sa mère n'ayant plus les moyens d'assumer son existence. Elle est donc avec nous depuis cinq ans. C'est une petite fille malicieuse, courageuse, sincère, et d'une tendresse particulière. Elle s'est parfaitement adaptée à la vie française. Elle a un bonheur de vivre assez admirable, digne d'être contemplé par chacun, chaque jour. Il a fallu en premier lieu qu'elle s'adapte au fait d'avoir une sœur beaucoup plus grande qu'elle (onze ans) et d'avoir un frère encore plus grand (32 ans).

Evidemment, les informations d'Haïti lui sont arrivées et son comportement devant cette tragédie est assez curieux. On pourrait dire qu'elle a un sang froid à toute épreuve. Il faut dire que dans l'orphelinat en question elle a appris la vie "à la dure". Curieusement, si c'est une petite fille enjouée, libre de parole, toujours prête à rire, à jouer et à danser, il y a chez elle une dimension extrêmement silencieuse, comme si elle avait conscience que la première dignité d'un être humain était de ne pas répandre ses émotions. Il y a beaucoup à apprendre d'elle. Etrangement, depuis le début de l'année, à l'école, elle avait beaucoup de mal à se faire des amis et à cause du drame d'Haïti beaucoup d'amitiés nouvelles viennent de se créer. Au fond, cette petite fille si simple est un être profondément secret.

Bien sur, lorsque nous voyons les images des conséquences du tremblement de terre, nous sommes obligés de penser, d'une part, qu'elle est une sorte de miraculée, et d'autre part, à tous les enfants qui par la force des choses seront devenus orphelins. Nous sommes obligés de penser aussi que pour un enfant sauvé, délivré de la pauvreté, combien d'autres vont être prisonniers d'un avenir d'ores et déjà déchiré.

Décidément, d'Argan à Haïti et à Marline, il y a là une sorte de mystère qui me (nous) dépasse. Comme j'ai souvent l'occasion de l'écrire dans ce blog, il n'y a pas de temps à perdre pour être généreux et bon, pour donner de l'amour. C'est que demain chacune de nos vies peut elle aussi trembler et s'effondrer. Le désir d'être heureuse de cette petite fille qui maintenant m'accompagne (nous) depuis cinq ans a créé chez moi une exigence nouvelle. J'ai la responsabilité de créer du désir et de ne jamais céder à quelque tentation malheureuse.

Toute la semaine prochaine, nous serons au Théâtre National de Nice avec Le Malade imaginaire. Dans le recueillement de ma chambre d'hôtel face à la mer, j'aurai l'occasion d'écrire à nouveau et plus précisément sur ce blog.

Philippe Faure

lundi 18 janvier 2010

Pour se souvenir

Le malade imaginaire - Molière / Faure from Garage Productions on Vimeo.

Le Malade imaginaire à la Maison de la Danse : c'était l'euphorie !

mercredi 13 janvier 2010

2010 sur les chapeaux de roues


Très beau ce qui se passe au Théâtre de la Croix-Rousse depuis le 20 décembre. Par quel bout prendre les choses ? Commençons par La Vie devant soi avec Myriam Boyer : ce spectacle joué devant des salles archi pleines a bouleversé le public. Les mots d’Emile Ajar ont résonné en cette période de fête avec une intensité particulière. Sans oublier que ces mots-là portaient en eux une drôlerie très tendre. Quant à Myriam Boyer, elle a porté ce personnage de Madame Rosa avec une humanité, une générosité, un amour incomparables. Décidément, cette Vie devant soi restera un souvenir unique dans la vie du Théâtre de la Croix-Rousse.

Il y eut aussi le succès de notre opération des vêtements chauds (dont d’ailleurs nous ne devrions pas nous réjouir). Toujours est-il que les dons de vêtements et de jouets furent au-delà de toute espérance et qu’il fallut plusieurs voyages de la camionnette des Restos du cœur pour emporter cette récolte indispensable.

Parallèlement, il y eut les répétitions du Malade imaginaire. J’avoue que j’avais sous-estimé le travail à reprendre ce spectacle. Moi-même, j’ai beaucoup galéré pour réapprendre le texte. Et la dernière semaine de répétitions à la Maison de la Danse a laissé toute l’équipe des comédiens littéralement épuisée.

Enfin, depuis ce début de semaine, les représentations du Malade ont démarré à la Maison de la Danse. Succès public incroyable, un accueil digne d’un concert rock. Je dois dire que nous sommes tous bouleversés par la manière dont est reçu le spectacle. J’ai déjà eu l’occasion de le dire souvent, mais peut-être que le rôle d’Argan (que j’ai la chance de jouer), porte en lui un ardent désir de vivre. Bien sûr, il y a chez lui la peur de la maladie, la peur de la mort, la peur que les gens qu’il aime lui échappent, la peur enfin de ne pas être à la hauteur de la situation car, plus qu’un autre, Argan est conscient qu’être un être humain implique un sens des responsabilités et ces responsabilités le terrorisent. Alors, s'il crée la panique dans sa maison c’est pour mieux réinventer la vie.

Voilà pour ce qui concerne les spectacles. Mais bien évidemment, il y a aussi la vie quotidienne du théâtre et il se trouve que pendant cette activité artistique un peu démente, j’ai choisi de rencontrer individuellement chaque salarié de la maison pour faire le point sur le travail de chacun. C’est que bien sûr, d’ores et déjà, nous travaillons sur la prochaine saison qui sera dans la forme complètement différente de toutes les saisons que nous venons de vivre. Cela demande une réorganisation générale, de sorte qu’avec chacun nous puissions redéfinir ses objectifs et sa nouvelle implication dans ce qui sera un bouleversement.

Ce matin même, en réunion d’équipe, je faisais part de ma quasi stupéfaction (joyeuse) devant ce public si nombreux (plus de 15 000 personnes fréquentent notre théâtre depuis le 20 décembre), je faisais part aussi de ce sentiment d’effervescence qui se dégage de notre maison comme si l’équipe du théâtre, la troupe des comédiens, les techniciens et le public, ensemble, partageaient le même désir d’aimer. Au fond, c’est peut-être cela qui est le plus troublant et le plus jouissif : ce sentiment d’une nouvelle jeunesse qui éclate : rien de sclérosé, rien de codé, mais bien plutôt un vent de liberté qui souffle. Alors évidemment, le soir après la représentation, il me faudrait presque un brancard pour m’évacuer de la Maison de la Danse tant la fatigue est grande (les articulations des genoux demandant grâce) mais je me dis, et l’équipe avec moi, que tout de même le théâtre n’est qu’amour et comme c’est le cas dans cette période frémissante, lorsque cet amour-là est partagé par le plus grand nombre, on se dit qu’on est béni.
Bien sûr, cette activité débordante n’empêche pas chacun d’avoir une vie personnelle. Notre responsable billetterie, Karine Fanton, part cette fin de semaine pour accoucher dans à peine un mois ; d’autres collaborateurs arrivent, certains vont prendre du recul pour passer des caps difficiles de leur vie, d’autres qui ont changé d’affectation s’épanouissent de manière heureuse. En conclusion, je pourrais dire qu’une chose est sûre : le Théâtre de la Croix-Rousse, en ce début d’année 2010, n’a jamais été aussi vivant. Il est sur les chapeaux de roues.

Philippe Faure

P.S : N’oublions pas le spectacle de Guillaume Gallienne qui démarre ce vendredi ; malheureusement les séances sont déjà complètes. N’oublions pas non plus Lambeaux, le magnifique spectacle de Sylvie Mongin-Algan, dans le Studio, qui lui aussi malheureusement est complet. N'oublions pas enfin d'être amoureux (c'est Aragon qui disait cela).

mardi 5 janvier 2010

Message express



Je vous attends à La Maison de la Danse pour
Le Malade Imaginaire.

Ça va être magnifique !

Du 11 au 16 janvier, à 20h
+ d'infos