Fin de saison emballante. C'est le mot !
Pippo Delbono est dans nos murs pour toute la semaine. Pippo et sa troupe. J'avoue que cet homme et son univers me sidèrent. J'admire profondément son rapport au théâtre. Il me semble que c'est l'aventure théâtrale la plus excitante depuis bien longtemps. Tout y est : le sens du péché, l'insolence, la précarité d'un art, le poétique réduit à sa plus simple expression, une humanité cabossée qui cherche sa place, quelques paroles pasoliniennes, des moments dansés selon des géométries inconnues, une sorte d'enfance ressuscitée, des corps lourds de sens mais aux possibles envols. Une cérémonie particulière, presque secrète et pourtant d'une clarté aveuglante.
Décidément Pippo Delbono réinvente le théâtre. Retour aux sources ? Visionnaire ? Je l'aime comme un frère.
Le programme de saison 2010/2011 est imprimé. Prêt. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, je suis très fier du travail accompli. Ce fut l'occasion de réfléchir à une démarche, d'affirmer des engagements, de prendre parti, de réintroduire la notion politique du théâtre, mais aussi de se réjouir des enjeux, de la présence de ceux qui nous accompagneront dans cette nouvelle aventure. L'occasion aussi d'écrire, sorte de journal de bord, de journal intime. Ecrire pour mieux être responsable de ce que l'on fait, de ce que l'on est. Vivement que chacun puisse découvrir ce programme. Encore 15 petits jours de patience.
Très vite Richard Brunel arrive avec un spectacle d'après Feydeau. Heureux que ce soit lui qui termine la saison. Il fut des premières saisons du Théâtre de la Croix-Rousse. Il est là au moment où nous choisissons notre avenir. Il a pris la direction du Centre dramatique national de Valence il y a quelques mois. C'est bien et mérité.
Un dimanche à la campagne. Arrêt au cimetière où sont enterrés ma mère et mon père dans le Beaujolais. Mes filles ne cessent de transporter des seaux et des arrosoirs remplis d'eau. Nettoyage des tombes. J'ai acheté une très belle plante jaune. Le silence d'une tombe est désarmant. Ma mère est morte, elle avait à peine cinquante ans. Mon père plus de 70 ans. Finalement, je ne sais rien de leur relation, je ne sais que les dernières années qui furent compliquées, la maladie déformant tout. Peut-être ont-ils été heureux ? Peut-être se sont-ils manqués ? Ma mère aurait été si heureuse d'aimer mes enfants, de venir à La Croix-Rousse, au théâtre. Elle était faite pour vivre, pour aimer. Je crois que dans ses trois dernières années, elle fut une sainte.
Longues matinées d'écriture ces temps-ci. Avais-je perdu le goût d'écrire ? Peut-être. En tout cas, il est là aujourd'hui entre mes mains et la solitude de la page blanche est un plaisir retrouvé et irremplaçable, même si parfois elle peut être insupportable (la solitude de la page blanche !).
Belle trouvaille pour la présentation de saison du 31 mai. Ca promet un beau moment hallucinatoire.
Philippe Faure
lundi 17 mai 2010
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