J'étais au rayon qui distribue pommes de terre, carottes et poireaux. Chaque personne a droit à un certain nombre de points suivant sa situation familiale et chaque marchandise a sa valeur :
Boîte de haricots verts ou rouges : 1 point ; Paquet de riz : 3 points ; etc.
Une part de légumes frais se compose, par personne, de 2 pommes de terre, 1 carotte et 1 poireau.
Il y a le coin "féculents", le coin "fromages", le coin "desserts" et le coin "nourriture pour bébés". Il y a aussi le coin "surgelés" et le coin "baguettes de pain". A chaque fois que la personne arrive dans un coin, elle récupère l’intégralité de ses points. Les points sont dépensés coin après coin et se reconstituent à chaque coin.
Effectivement, les gens qui viennent aux Restos du Cœur sont de toutes nationalités, de tous niveaux sociaux, de tous âges.
J’ai été frappé par la grande équipe de bénévoles (plus d'une quarantaine de personnes) qui organise les choses (mères de famille, retraités, jeunes étudiants, etc.).
Il y a eu, dans cette matinée de distribution alimentaire, comme un bonheur indicible, le bonheur d’être "ensemble" dont j’ai souvent parlé ici dans ce blog. Et je me redis cette éternelle vérité : si tous les gens qui avaient un pouvoir, petit ou grand, cherchaient à rassembler et jamais à diviser, l’humanité serait une joie.
Evidemment je pense à Coluche, dont la photo est placardée sur tous les murs des Restos du Cœur. J’ai adoré cet homme. J’ai eu la chance de le voir deux fois sur scène dans deux spectacles différents. C’était un génie, car qu’est-ce qu’un génie si ce n’est de saisir à sa manière le mouvement du temps : du temps qu’il fait, du temps qui passe, du temps qui reste, du temps qui vient, du temps présent. Oui, décidemment, cette intuition des Restos du Cœur est un coup de génie.
En ce moment, tous les après-midi, nous jouons La Petite Fille aux allumettes devant des salles pleines d’enfants, de parents, de public "empêché" (personnes en réinsertion, en hôpital de jour, personnes handicapées), de centres sociaux, de compagnies de théâtre amateur, etc. Et c’est très bouleversant comme ils reçoivent cette Petite Fille aux allumettes. C’est un monde magique qui leur arrive et cet imaginaire-là les rend plus légers. Beaucoup de petites filles et de petits garçons pleurent aussi sur la mort de la petite marchande d'allumettes. Quel bonheur que de présenter cette Petite Fille aux allumettes jusqu’au 31 décembre, pendant les fêtes. Comme j’adore ce spectacle !
En ce qui concerne Thérèse Raquin, toute la presse est unanime et plutôt dithyrambique. Un journaliste dans Lyon Mag parle d’« une réussite, sombre et furieuse ». Les mots sont très justes.
Nous venons de lancer "La Semaine des vêtements chauds". N’oubliez pas de nous interroger sur cet événement et surtout d’apporter du 23 au 31 décembre, à l’occasion de la petite forme que nous jouerons une heure avant chaque représentation de La Petite Fille aux allumettes,
un vêtement chaud.
N’oubliez pas non plus la représentation du 30 décembre à 15h où l’intégralité de la recette sera versée aux Restos du Cœur. Et n’oubliez surtout pas de dire aux gens que vous aimez que vous les aimez (voilà que mon éducation chrétienne et lyonnaise reprend le dessus).
Quelqu’un m’écrit, un psychiatre, à propos de Zouc, cette comédienne suisse qui fut l’égale de Coluche à un moment donné, dans un tout autre genre bien sûr. Ce psychiatre me dit que Gallimard lui a demandé de faire la suite des entretiens avec Zouc (entretiens commencés avec Hervé Guibert). Il me dit aussi que Zouc présente une grave infirmité respiratoire qui, hélas, est déjà largement avancée. Il conviendrait vraiment que nous imaginions un projet à propos de Zouc. La saison dernière, c’est Nathalie Baye qui s’y était collée, mais elle a annulé toute la tournée prévue.
Toujours pas de neige. Pourtant le temps reste à la neige.
Philippe Faure
jeudi 4 décembre 2008
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