mardi 25 novembre 2008

Trois créations avec Philippe Faure par Anne Comte


A travers les trois créations auxquelles j’ai participé avec Philippe Faure, j’ai pu toucher à des registres de jeu littéralement différents. A chercher, encore et encore, à atteindre (autant que faire se peut) une certaine vérité de jeu située, par ses complexités et ses exigeances, à divers niveaux d’interprétation :
Le rôle de Camille, dans On ne badine pas avec l’amour requiert la rigueur du verbe, les subtilités des contradictions et les sinuosités de la pensée. C’est un personnage cérébral.
Celui de Thérèse, dans Thérèse Raquin, induit, quant à lui, à une libération des instincts, à une désinhibition du corps, aux luttes permanentes entre fantasmes, folie et cruauté. Thérèse est un personnage animal et dangereux.
Celui, enfin, de la petite marchande, dans La Petite Fille aux allumettes, qui, parce qu’elle est une enfant livrée aux mondes qui l’entourent (réels ou imaginaires) et qu’elle subit, se laisse « emporter » par l’univers fantasmagorique et onirique d’Andersen, amène à une sorte de lâcher prise, de maléabilité.
Philippe Faure laisse beaucoup de liberté aux comédiens quant à l’interprétation des rôles. Cela nous demande donc de développer notre propre imaginaire, de le stimuler sans cesse, de l’interroger, de le malaxer. Que provoque en nous la parole d’un « autre » dans notre corps, notre instrument ? Et voilà toute la difficulté. Voilà aussi, et par là-même, le signe de la confiance qu’il nous porte.
Anne Comte, interprète de La Petite Fille aux allumettes et de Thérèse Raquin.

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