lundi 15 juin 2009

Le don de la fraternité

Dans le cadre de la soirée Vian aux "Nuits de Fourvière", j’ai vécu un instant inouï : Jean-Louis Trintignant disant deux poèmes de Vian.
J’ai toujours adoré cet acteur. Mais là, de le voir massif et fragile, perdu et monumental, presque hésitant et imparable, ce fut un choc.
Son sourire est dévastateur. Sa voix, d’une profondeur insoupçonnée. Il y a là comme une évidente gravité qui bizarrement nous fait un bien fou. C’est un homme de douleur et de paix. D’humilité et de séduction. On a mal et on est heureux.
C’est un honnête homme. C’est celui que l’on voudrait être et que l’on ne sera jamais. Parce que lui a le don de la fraternité.

« Le calcul appliqué à tous les aspects de la vie humaine occulte ce qui ne peut être calculé, c’est à dire la souffrance, le bonheur, la joie, l’amour. » Edgar Morin
Voilà qui est dit !

La campagne d’abonnement connaît toujours le même engouement. Aucun ralentissement. Les records s’enchainent si j’ose dire. C’est une récompense magnifique que de constater l’engagement de tant de gens à partager nos désirs et nos risques. Il y a là comme une ivresse à recevoir autant d’affection. Car au-delà de nos propositions artistiques, je n’hésite pas à prétendre qu’entre cette foule de spectateurs et nous, c’est bien d’une histoire d’amour dont il s’agit.

Ce dimanche, communion solennelle de ma plus grande fille, Marie. Cela m’a ramené de longues années en arrière, à l’époque où moi-même je fis ma communion solennelle. Marie était resplendissante dans sa robe blanche. Il y avait dans son sourire de la naïveté, de l’innocence et beaucoup de tendresse. Il y avait aussi, comme souvent chez elle, une certaine distance. Son "compagnonnage" avec Jésus a sans doute trouvé sa limite. Elle a décidé que c’en était fini du catéchisme.
Sa sœur Marline, comme d’habitude, était gaie comme un pinson.

Je lis un long portrait de Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’écologie, très UMP. Outre le fait qu’elle est très jolie avec un regard semble-t-il très noir et intimidant, elle semble vraiment être une femme remarquablement intelligente et compétente.
Elle dit « Je déteste la prétention. De toute manière, on est toujours l’idiot de quelqu’un d’autre. » Elle dit « Je ne m’en prends jamais aux personnes. » Elle se dit taiseuse et terrienne. Elle dit « Il ne faut jamais trahir. » Elle dit encore mille choses (n’exagérons pas) qui me semblent frappées du coin du bon sens. On peut en conclure que c’est une femme en accord avec elle-même. Génial.

Après quatre ans de tergiversations et de combats, la Ministre de la Culture, Christine Albanel, a accepté ce vendredi d’attribuer un label national au théâtre de La Croix-Rousse. Quatre témoins : le maire de Lyon, l’adjoint à la Culture, le préfet du Rhône et le directeur de la DRAC. On y revient…

Philippe Faure

Aucun commentaire: