Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture. Certes on ne peut pas préjuger de l’action publique d’un homme. Seuls les actes comptent. Compteront. Pourtant la nouvelle me réjouit.
D’abord, j’ai adoré l’homme de télévision. Ses sagas mélancoliques et lyriques. Cette voix détachée et mordante. Sa prose osée, parfois ronflante, avec des phrases qui n’en finissent pas. Des interrogations suspendues dans le temps, des vérités presque murmurées, des confidences lourdes de sens. Quelque chose de théâtral et d’intemporel.
Et puis j’ai été très touché par son dernier livre La Mauvaise vie. Confession âpre et remarquablement écrite d’où surgissait presque un désespoir, un regard doux et pitoyable, le portrait d’un homme qui ne se ment pas à lui-même. Qui dit sa petitesse pour mériter un peu de dignité.
Et puis il y a l’homme. Légèrement vouté, un peu épais, d’une élégance presque douloureuse. Une manière de maladresse, celle des enfants qui ont grandi trop vite. Et ce sourire qu’on dirait presque toujours pris en faute, qui dissimule une pudeur quasi coupable. Il y a encore sa manière d’évoquer François Mitterrand et cet amour enfantin et absolu qu’il lui porte.
Enfin, il y a l’artiste, bien au-delà de ses divers talents. Une sorte d’artiste du savoir vivre, du savoir souffrir, du savoir aimer. Oui, à cet homme là, je donne ma confiance et je n’ai qu’une hâte : le rencontrer au plus vite. Espérons qu’il ne sera pas le ministre des antichambres, mais bien un ministre de terrain : le nôtre !
Philippe Faure
mardi 23 juin 2009
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