Vu à la télévision ce spot très impressionnant relatif aux femmes battues. On voit une femme belle, aller et venir dans la vie, et on entend une voix d’homme (off) l’insulter : « Cette femme est un boudin, c’est une salope, une garce… etc.» Puis soudain, la voix off affirme : « C’est ma femme. » Alors apparaît à l’écran un homme qui marche à côté de la femme en question et pose sa main sur son épaule comme une menace. La femme, dans un mouvement d’épaule imperceptible, fait glisser la main de l’homme dans le vide. Le visage de celui-ci est crispé de haine. Enfin, le spot se conclut par une voix qui dit : « Ne laissez jamais la violence s’installer » (ou « s’avancer », je ne sais plus le mot exact).
Ce spot, avec sa rigueur et sa sobriété, dit l’essentiel. Tout être humain a droit au respect de "celui qui est vivant". Pas d’insulte, pas de main levée, de coups portés, pas d’humiliation.
Certes, lorsque les coups s’abattent sur des êtres fragiles (enfants, femmes, aînés), c’est monstrueux. Mais ne passons pas sous silence ces "hommes battus", déchus de leur masculinité, abimés, et réduits à néant. Souvent, ceux-là, ce ne sont pas les coups qui ont eu raison de leur équilibre, mais les mots insultants et dégradants, le refus de leur accorder le moindre intérêt. Certaines femmes s’entendent parfaitement à les saccager. Je connais certains de ces hommes. Oserais-je avouer que j’ai été l’un d’eux ?
Michael Jackson est mort.
C’est bien évidemment un génie.
Chacun s’accorde à désigner les blessures de l’enfance. La violence de ce père qui l’insultait et le frappait. Cette tragédie de se sentir seul à cinq ans.
Ce drame du "non amour" peut se résumer dans le fait que Michael Jackson était obsédé de ne pas avoir un nez qui ressemblât à celui de son père. D’où cette cascade d’opérations et ce nez sur la fin qui n’en était plus un. Faut-il souffrir dans son cœur pour imposer à son corps une souffrance pareille ? Car ce génie n’était que souffrance. De cette souffrance a jailli son "Moonwalk" comme un signe divin. Comme un signe rimbaldien. Comme une échappée belle : l’idée que l’âme des martyrisés est inatteignable et qu’elle a des ressources fulgurantes. Michael Jackson est une fulgurance.
Achevé de lire l’énorme confession de Daniel Cordier (900 pages), Alias Caracalla (Gallimard).
Confession bouleversante : « Depuis que je me suis mis à écrire sur Jean Moulin, j’ai un rapport absolu à la vérité. L’idée même de mentir m’est devenue insupportable. »
Daniel Cordier fut l’un des tout premiers français à rejoindre Londres dès le 25 juin 1940 à l’âge de 19 ans. Il fut ensuite pendant onze mois le secrétaire de Jean Moulin.
« Quand je suis parti à Londres, je n’avais qu’une obsession : tuer du boche. Or, quatre ans plus tard à la Libération, je n’en avais toujours pas tué un seul. Cela a été le désespoir de ma vie. » Plus loin : « Il y a une chose dont je ne voulais pas parler, une chose affreuse, impardonnable, c’est l’antisémitisme qui était le mien à l’époque. »
Témoignage douloureux, sur une époque en guerre, sur une simple vie d’homme, sur un remord, sur une rencontre du destin, sur une vérité que chaque homme se doit à lui-même.
Le premier juillet, c’est mon anniversaire. Jusqu’à ces dernières années, cette date (ce rendez-vous incontournable) m’était insupportable et, pourquoi ne pas le reconnaître, je le reniais. Cette fois-ci (et pour la première fois), je suis heureux de cet anniversaire. J’apprécie à sa juste valeur ce rendez-vous avec moi-même. C’est que depuis de longs mois, j’ai souffert plus que de raison une vie affective extrêmement brutale et puis un corps qui donne des signes de lassitude. Qui a mal. On a bien évidemment grand tort de s’éloigner de soi-même surtout si c’est pour se perdre dans la malhonnêteté de l’autre, dans son désir de destruction. Alors oui, cet anniversaire là, je l’accueille avec joie.
Qui l’eut dit !
Merci à Justine, patiente collaboratrice de ce blog. Sa discrétion, sa rigueur et sa pudeur ont été idéales. C’est avec grand plaisir que je lui ai proposé d’intégrer définitivement l’équipe de La Croix-Rousse.
Le succès un peu irrationnel de la nouvelle saison ne se dément pas. Au contraire. Il ne cesse de s’accentuer chaque jour. Toute l’équipe est aux anges. Serait-ce à dire que nous sommes une équipe d’anges ? N’exagérons rien. Nous sommes simplement une équipe heureuse de travailler ensemble, d’être ensemble.
Philippe Faure
lundi 29 juin 2009
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