Hier au soir 20 novembre : dernier filage de Thérèse Raquin .
Grande impatience de montrer ce travail.
Décidemment, ce roman (massacré à sa parution) est sans doute la plus belle histoire de passion racontée avec La Femme d’à côté de François Truffaut.
Mais comment vont-ils faire pour se réconcilier ?
Comment des gens aussi intelligents peuvent-ils se combattre alors que le peuple attend d’eux de la considération ?
Le PS demeure un mystère, mais vraiment, il y a des mystères que l’on n’a pas envie de percer.
Hervé Villard a été victime d’une crise cardiaque. Il a été opéré en urgence.
J’ai beaucoup de tendresse pour cet homme. Il y a deux ans, il avait proposé un récital avec des textes d’Aragon, de Genet, etc. Je me souviens que Libération avait fait une page sur le spectacle. Et puis quand même, un type qui a écrit Capri c’est fini reste indiscutable.
Souvent, il est question dans des enquêtes de la solitude des gens aujourd’hui.
Sait-on quand on est seul ?
Il me semble que l’on est seul lorsqu’on n’a pas la chance de pouvoir se blottir contre l’autre. Le "blottisement" (mot que j’adore) est le secret de la vie.
Aujourd’hui, première de Thérèse Raquin, j’ai failli offrir à tous les comédiens le livre de Jean-Louis Fournier Où on va papa ?, Prix Femina 2008.
Je me suis totalement identifié à ces deux enfants handicapés et à leur père. J’ai pensé, en lisant ce livre, à Raymond Queneau, à Marcel Pagnol. Je ne connaissais pas cet auteur.
Lisez-le et dites-moi vos impressions.
Madame la Ministre Christine Albanel est à Lyon aujourd’hui. Peut-être va-t-elle me téléphoner. Je vous tiens au courant.
Christophe Perton me propose d’accueillir Roberto Zucco de Koltès la saison prochaine. La distribution est énorme, le spectacle très lourd financièrement. Je vais devoir renoncer.
Christophe Perton m’envoie un mail, je le cite :
« Si le "désir" est là (il parle de mon désir d’accueillir Roberto Zucco), alors je suis convaincu qu’il sera plus fort que "la réalité économique". »
Voilà des mots ("désir" et "réalité économique") qui n’engendrent pas la mélancolie.
Enfin, beaucoup de réactions violentes à propos des deux spectacles de Raimund Hoghe présentés la semaine dernière sur notre scène : Boléro variations et Swan Lake, 4 acts.
Il fut le dramaturge de Pina Bausch, c’est clair.
Je suis troublé que ce petit homme, si doux, si délicat, si poli, légèrement bossu, au langage si pur et si nuancé, ose des chorégraphies aussi décalées dans le temps par leur lenteur, leur dépouillement, par leur solitude. Hoghe est un artiste qui n’a pas peur. Il ose quasiment le silence du corps.
Il y a quelques semaines, Jean-Paul Montanari, qui dirige Montpellier Danse, me disait que Hoghe était un génie. Je lui fais toute confiance et j’aurais plutôt tendance à me ranger à son avis.
Philippe Faure
vendredi 21 novembre 2008
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3 commentaires:
Félicitation pour cette adaption sanguine de Thérèse Raquin! Fabuleux acteurs aux prises avec la passion!
D'accord avec votre définition de la solitude, elle me va bien.
J'ai vu les Variations sur le Boléro et j'avoue être partie à l'entracte.
J'ai saisi la pureté des gestes, la solitude lancinante qui se dégage de cette chorégraphie, mais je n'ai pas eu ce plaisir qui efface les douleurs...pas d'évasion, je me suis enfuie.
Roberto Zucco à TXR, quelle tentation!!
et si les abonnés, spectateurs, le public, on faisait un effort pour le voir: +30% ( ou autre...) pour les places.
tout le monde ne peut pas, mais il y a les réductions...
Espérons ! Espérons !
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